Affiches 2021

2021 - Ombre et lumière chez Gustave Flaubert

Présentation de l'exposition

par Pierre Olingue,
président d'Imajeu

Décidemment, l’année 2021 a été pour Imajeu une année bien remplie. Quatre expositions sont présentées en l’espace d’à peine six mois : une rétrospective des 40 ans d’Imajeu, depuis le mois de juillet, dans le parc de la maison Pélissier, l’exposition «Le végétal dans tous ses états» en septembre, un extrait de celle réalisée en 1988 «Madame Bovary» à la médiathèque en même temps que la 41ème édition «Ombre et lumière chez Gustave Flaubert».
Comment ne pas passer à côté de l’année du bicentenaire de la naissance d’un écrivain cher à nos cœur ? Même si comme le relatait Émile Zola dans sa description de l’enterrement de Gustave Flaubert le 8 mai 1880 «...Mais ce qui est inexplicable, ce qui est impardonnable, c’est que Rouen, Rouen tout entier n’ait pas suivi le corps d’un de ses enfants les plus illustres. On nous a répondu que les Rouennais, tous commerçants, se moquaient de la littérature...» Cette année au moins, avec tous les événements culturels autour de cette commémoration, laissent à penser que les temps ont bien changé ! Imajeu, a toujours entretenu un lien privilégié avec la littérature et cette année encore, le défit était de taille pour essayer de mettre des images autour d’un auteur qui refusait de son vivant toute illustration de ses œuvres. Comme le laisse deviner le titre de cette exposition, les imajoueuses et les imajoueurs ont fait sortir de l’ombre des pans du personnage et à la lumière de chacun, sont entrés sur le vaste territoire laissé par Flaubert.
«Ombre et lumière chez Gustave Flaubert» est labelisé Flaubert21, et entre donc dans la ronde de tous les événements qui lui sont consacrés cette année. Par cette exposition, nous avons parcouru un bout de chemin en sa compagnie et comme il aimait à le dire : «Il y a bien des chemins sans voyageur. Il y a encore plus de voyageurs qui n’ont pas leur sentier.»

Les mots de notre photographe invité, Erwan Fichou

« Jamais, moi vivant, on ne m'illustrera » Flaubert, inflexible, mais pas immortel ! En 1862, quand Flaubert s’insurgeait dans sa correspondance à Ernest Duplan, la couverture illustrée n’existait pas encore. 200 ans après la naissance de l’écrivain il serait fastidieux de dénombrer les différentes éditions et couvertures de Mme Bovary ou de Salammbo. Dès le tournant du siècle et encore aujourd’hui, c’est la peinture qui s’en charge, avec des oeuvres de Corot, Court, Hébuterne, Ingres, Klimt, Modigliani, Monet, Renoir... peut-être un moindre mal pour l’écrivain qui expliquait sa crainte à Ernest Duplan ; « parce que la plus belle des descriptions littéraires est dévorée par le plus piètre dessin ». Flaubert redoutait l‘image pour sa puissance évocatrice et totale ; rien n’y est superflu, tout y semble suffisant, vrai, évident.
L’image serait immanente. Plus encore il allait se manifester contre l’image photographique. De lui, on ne connait qu’un portrait par Nadar, un portrait par Eugène Carat, un hypothétique portrait anonyme de jeunesse, une photographie de Maxime Ducamp lors de leur voyage en Egypte, et du même voyage, Flaubert relate une image disparue où il poserait en haut d’une pyramide. Pauvre album pour une correspondance truffée de coups de gueule contre la récente invention.
Alors pourquoi photographier Flaubert, l’homme, l’écrivain, ou l’oeuvre ? L’exposition des photographes d’Imajeu puise dans cette trilogie pour tenter de révéler un métissage plus subtile qu’il n’y parait entre photographie et littérature. « Dans sa période classique la photographie fut à ce point intériorisée par des poètes et des romanciers - parmi les plus grands - qu’elle s’en trouva révélée en vérité et qu’elle contraignit en retour les écrivains à se réfléchir en elle »1 .
À n’en point douter Flaubert faisait partie de ces plus grands.
▷ Ombre et lumière chez Gustave Flaubert
▷ A propos d'Erwan Fichou
▷ Visite du Workshop
Télécharger la brochure 2021
▷Installation de l 'exposition